Association des Écoles d’Études Politiques du Conseil de l’Europe

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« Lutter contre la corruption dans la région »

Réunion régionale des Ecoles d’études politiques des Balkans occidentaux lors du Forum mondial de la démocratie, 27-29 novembre 2013


La rencontre est ouverte par M. Michael Remmert, Adjoint au Directeur de la Planification politique du Conseil de l’Europe et modérateur de la réunion. Les Directeurs des Ecoles d’études politiques de la région des Balkans occidentaux présentent ensuite des remarques introductives.

La corruption constitue un problème très grave dans la région. Pour certains, il n’y a pas grand-chose à faire ou alors il faut même l’accepter comme faisant partie de la mentalité qui prévaut dans la région. Certaines ONG de la région ont toutefois fait de la lutte contre ce phénomène leur objectif premier. De jeunes dirigeants se sont aussi élevés contre certaines pratiques et auront un rôle à jouer dans l’avenir.

Une nouvelle génération accède aujourd’hui à des postes de responsabilité dans les Balkans. La lutte contre la corruption, considérée comme l’un des maux profondément enracinés que nos sociétés doivent combattre, figure en bonne place dans les programmes des Ecoles. Ces débats ont permis de conclure que le renforcement des institutions démocratiques est l’un des facteurs essentiels, voire le facteur principal de la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent.

L’évolution de la région vers la démocratie a eu un effet pervers, une corruption généralisée, qui explique la faiblesse des institutions. A l’époque, on disait que le premier pas vers la démocratie était la privatisation et qu’ensuite venait la démocratisation. La première phase semble achevée, mais non la seconde. La transition a t elle renforcé la corruption ?

Nous devons continuer d’agir avec détermination, et ce même 20 ans après le début du processus de transition. Si, en Europe occidentale, de nombreux responsables politiques pourraient être tentés de céder à la tentation de la corruption, ce risque est contrecarré par des institutions solides dont la mission est de les en dissuader.

Le débat qui suit peut être résumé en points suivants :

• La période de transition après la chute du communisme s’est révélée difficile en Europe orientale et d’énormes progrès ont été accomplis même si on ne pouvait attendre des anciens dirigeants qu’ils se transforment du jour au lendemain en démocrates. Les problèmes sont donc compréhensibles.

• La façon de voir de la population est essentielle dans la lutte contre la corruption. Pour beaucoup, la corruption affecte avant tout le grand capital. Or, dans la réalité, elle fait obstacle à la prospérité économique individuelle et est présente à tous les niveaux et quotidienne.

• En raison du clientélisme politique, il est difficile de s’élever contre la corruption. Le comportement des élites politiques influence fortement la perception que la population a de la corruption. Cela étant, la lutte contre la corruption est une condition d’adhésion à l’UE, ce qui devrait contribuer à la réduire.

• Les règles internationales doivent aussi être revues, car une grande partie de l’argent provenant de la corruption aboutit dans des banques étrangères.

• Il convient de garder à l’esprit pendant les discussions sur le renforcement des institutions, que si des organismes indépendants ont été créés pour lutter contre la corruption, ils ne peuvent être efficaces que si leur indépendance est respectée par l’ensemble des acteurs politiques et si une réforme profonde de l’administration publique en termes de transparence, y compris dans le domaine sensible des marchés publics est entreprise.

• La stabilité politique est essentielle pour lutter contre la corruption. Les changements constants de dirigeants et de gouvernements font le lit de la corruption.

Il a été convenu que l’édification d’une société qui rejette la corruption doit demeurer un objectif essentiel. L’éducation peut largement contribuer à faire évoluer les mentalités. Les actions doivent être menées avec la population. De nouveaux modèles devraient apparaître. En poursuivant la réflexion sur les problèmes de corruption, les Ecoles d’études politiques contribueront à la réalisation de cet objectif.
 

 
 
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