Interviews avec des anciens : mai 2019 Alexander Malyarenko
Impressions et réflexions des anciens élèves du SPS sur leurs expériences avec les écoles d'études politiques
Alexander Malyarenko (Bélarus)
1) Parlez-nous de vos intérêts professionnels / académiques, de votre éducation, de vos expériences professionnelles.
Je travaille à l'institut de recherche du ministère de l'Architecture et de la Construction de l'Institut de recherche Stroyeconomika, où mes intérêts professionnels sont tournés vers le développement du secteur de la construction, l'activité économique extérieure et les réformes structurelles. Je participe à l’élaboration de documents stratégiques pour le développement de divers secteurs économiques, y compris les stratégies de sortie sur les marchés étrangers dans le cadre de communautés économiques communes. De plus, je suis chargé de cours dans le domaine de l'économie à l'Université technique nationale biélorusse et je travaille également dans le domaine des ONG, où je suis le vice-président de l'organisation publique internationale écologique "ECOfuture", notre objectif étant de promouvoir les idées de l'économie verte.
Aujourd'hui, nous recevons d’énormes quantités d'informations et pour travailler efficacement dans ces conditions, il est important que l’apprentissage constitue non seulement le fondement d’une profession, mais aussi sa partie constante. J’ai étudié à l’Université technique nationale biélorusse et à l’Académie d’administration publique placée sous l’égide de la présidence de la République de Biélorussie. Ensuite, j’ai étudié à l'École des jeunes gestionnaires de l'administration publique, à l’école est-européenne d’études politiques, à l'École internationale d'intégration eurasienne et pour plusieurs autres projets éducatifs.
2) De quelle école avez-vous suivi le cycle de formation et obtenu votre diplôme ?
J’ai fait partie de la douzième promotion de l’école est-européenne d’études politiques en 2018.
3) Quelle a été votre expérience la plus mémorable durant le cycle de formation?
Il est impossible de définir une chose comme la plus importante ou la plus mémorable dans le cadre de mes études à l’école est-européenne d’études politiques, car chaque étape nous a permis d’envisager le développement politique et économique de l’Europe de différentes manières. Au cours de la session à Varsovie, je me souviens tout particulièrement de la rencontre avec le vice-maréchal du Sénat, M. Borusewicz. Son expérience professionnelle reflète de la meilleure des façons l'évolution de la Pologne moderne. Au cours d’autres sessions, le travail de groupe a permis de créer une interaction très étroite entre les participants du programme, notamment grâce aux responsables de l’École. La participation au Forum mondial de la démocratie a aussi certainement été une étape mémorable car cette expérience a regroupé tout ce que nous avions étudié au cours de l’année.
4) Quelles étaient vos impressions sur le Forum mondial de la démocratie ?
Participer au Forum mondial de la démocratie est une expérience incroyable. La première chose qui surprend est son atmosphère: il est ouvert à toutes les opinions, quelle que soit la gravité des sujets traités. La participation de représentants non seulement de différents pays, mais également de différents continents, permet de ressentir la nature globale des tâches que le Forum se donne à accomplir, et l’énergie insufflée à la manifestation par les nombreux jeunes participants est si forte qu’elle nous donne l’espoir que les nouvelles générations peuvent venir à bout des défis mondiaux. En 2018, le thème du forum était l'égalité des genres. Malgré le fait que ce sujet soit loin de mes principaux intérêts professionnels, la diversité des tables rondes et des réunions avec d'autres participants de différents pays a permis à chaque participant de trouver dans les thèmes de la politique d'égalité de genre des intérêts liés à de différents domaines ; pour moi, c’était principalement dans le domaine de l'économie.
5) Vous avez également participé à la table ronde citoyenne à Thessalonique sur le thème « La crise du multilatéralisme ». Quelles ont été vos impressions sur l’événement ?
Le séminaire «Le multilatéralisme en crise» a réuni des experts et des participants de différents pays pour débattre de défis modernes tels que la crise des institutions européennes et internationales, la croissance du populisme causée par divers facteurs allant de la crise migratoire au ralentissement des taux de croissance. Il est remarquable que des participants représentant différentes sphères (journalistes et scientifiques, représentants d’organisations non gouvernementales et du secteur public, politologues et sociologues) aient eu l’occasion de débattre de ces questions en se basant sur une vision différente des problèmes et des moyens de les résoudre. C’est le multilatéralisme qu’il est si important de maintenir pour l’Europe moderne et le monde.
Les discours de Nils Muižnieks, Sonja Licht et Loukas Tsoukalis ont été particulièrement mémorables. Le professeur Tsoukalis a très précisément décrit l'essence des défis auxquels l'Europe est confrontée et les prix de leurs solutions pour les principaux acteurs. Mme Licht a partagé sa vision de la profondeur des problèmes existants et M. Muižnieks a présenté son opinion sur ces questions à travers le prisme de nombreuses années de travail en tant que commissaire aux droits de l'homme du conseil de l’Europe.
Le fait qu’une telle réunion ait eu lieu à Thessalonique est particulièrement intéressant du point de vue de l’histoire de cette ville qui dure depuis des siècles et au cours de laquelle ses habitants ont eu plus d’une fois à traiter de questions de différences culturelles, de variété d’opinions et d’appartenances religieuses, ayant exigé de la tolérance tout au long du développement de la ville. En ce sens, l’histoire de Thessalonique est semblable à celle de la Biélorussie où, pendant des siècles, des peuples de cultures, de nationalités et de religions différentes ont vécu côte à côte en résolvant des problèmes de compréhension mutuelle.
6) Si vous pouviez donner un conseil à ceux qui s'apprêtent à commencer le nouveau cycle de formation, lequel serait-il ?
Pour ceux qui ont la chance de devenir membre du prochain cycle académique au sein des écoles, je peux leur conseiller d’être actifs et curieux. C’est une belle occasion non seulement d’être enrichi par de nouvelles connaissances, mais également de se faire de nouveaux amis et de maintenir une relation au-delà du cadre de l’école.
7) Que faites-vous aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je participe à plusieurs projets dans le cadre de l'informatisation de l'activité économique étrangère dans le secteur de la construction. Nous créons des éléments d'infrastructure numérique qui devraient contribuer au développement des exportations de services dans la construction. Grâce aux travaux conjoints d'une industrie de la construction plutôt conservatrice et de l'industrie moderne des technologies de l'information, nous espérons obtenir de bons résultats sous la forme d'une augmentation du nombre de projets conjoints entre entreprises biélorusses et étrangères. Ma participation à l’école a été très bénéfique pour moi, car elle m’a permis de me pencher sur l’étude des processus de transformation économiques de divers pays européens et, ainsi, de mieux comprendre les spécificités de leurs politiques économiques.
Dans mon ONG, nous mettons en œuvre un projet visant à développer un système de responsabilité sociale dans le domaine du logement et des services communaux et du système d'approvisionnement en eau. En étudiant l’expérience des principaux pays d’Europe (principalement les Pays-Bas et l’Allemagne), nous essayons d’améliorer la qualité des services publics, notamment en instaurant un dialogue entre les prestataires de services publics et les services de distribution d’eau, les consommateurs de ces services et le secteur non gouvernemental.